Des Conventions citoyennes aux « Conventions des salariés »

La Convention citoyenne sur la fin de vie vient de s’achever au sein du Conseil économique, social et environnemental, permettant à 150 citoyen.ne.s tirés au sort de se former puis d’aboutir à une délibération partagée sur un sujet complexe et épineux. 3 ans après la première Convention citoyenne (sur le climat), cette innovation démocratique a fait du chemin et s’est largement améliorée et popularisée, tant au niveau local que national, et international. 

Chez bluenove, nous sommes convaincus que ce type d’approche représente une grande opportunité pour les entreprises de permettre aux salariés de s’investir davantage dans les réflexions stratégiques et les processus de prise de décision. 

Mathilde Maulat, manager chez bluenove, expérimente actuellement la mise en place de ce type de dispositif au sein de différentes entreprises. Elle nous partage les points-clés de cette méthode pour réoxygéner le dialogue et le débat en entreprise et nous parle de ses rouages et intérêts. 

 

Quelles sont les spécificités d’une convention des salarié.e.s ?

 

La particularité d’une convention des salariés est qu’elle est issue d’un dispositif citoyen devenu incontournable ces dernières années. Partants des convictions que la démocratie doit se développer dans tous les espaces collectifs de décision et d’action, qu’ils soient publics ou privés, nous avons réfléchi aux modalités pour importer ce modèle de concertation dans le monde de l’entreprise. 

En entreprise, ces conventions rassemblent de collaborateurs volontaires ou tirés au sort et mandatés pour délibérer autour d’un sujet à fort enjeu. Plusieurs sessions de travail sont organisées où les collaborateurs se retrouvent, échangent et réfléchissent à des propositions d’offres  futures, à l’impact de leur entreprise ou encore sur l’amélioration d’enjeux internes. Plus encore, ces moments privilégiés de réflexion peuvent avoir pour objectif d’accélérer le dépassement et la résolution des problématiques encore “impensées” ou en souffrance car elles ne sont pas résolues depuis un certain temps. 

Les membres de la Convention peuvent être 50, 100 ou 150, voire plus, mobilisés sur un cycle de 3 à 6 mois autour d’une thématique. En complément de la facilitation des sessions, des technologies numériques de consultation peuvent enrichir et optimiser l’expérience des participants afin de phosphorer à distance, co-construire des relevés de décision, évaluer des propositions et ainsi d’approfondir les échanges en inter-sessions. 

 

Exemple de déroulé : 

 

Quels sont les principaux bénéfices de ce dispositif ? 

 

Ce dispositif est clé en main. La méthodologie est adaptée et itérative, et comprend d’abord un temps de montée en compétences des salariés par leur formation sur le sujet, avant de procéder à l’organisation de la délibération. Afin de mesurer l’impact de la démarche et d’assurer un droit de suite des participants, ces derniers pourront également suivre la réalisation des engagements via une clause de revoyure plusieurs mois après les travaux et la prise de décision. 

En ce sens, il est pédagogique et apprenant : les salariés bénéficient d’appui de pairs, d’experts et de personnalités ressources pour se former, comprendre les points de vue divergents et identifier les meilleures solutions à mettre en place dans un contexte précis, celui de l’entreprise. 

C’est un dispositif qui fait également la part belle à la coopération et à l’engagement : les conventions des salariés permettent d’engager et de fédérer les salariés issus d’une diversité de BU, de pays ou de directions, afin d’apporter un regard complet sur un sujet. Cet investissement redonne du sens, de l’impact et de la motivation. 

Aussi, c’est un dispositif qui s’avère souvent moins coûteux qu’une démarche de consultation massive. Ici, les actions sont concentrées sur la mobilisation et l’implication d’un panel de salariés en leur garantissant un accompagnement de qualité. 

 

Quels sont les sujets les plus pertinents à soumettre à une convention des salariés ? 

 

Les sujets peuvent être variés, selon les contextes, les défis et les opportunités que vous identifiez. Voici 5 situations concrètes où vous pouvez solliciter ce dispositif d’intelligence collective. Vous souhaitez travailler sur… 

  1. La gestion des ressources humaines, comme par exemple la qualité de vie au travail ou l’organisation du travail. La convention peut recenser les pratiques existantes en matière de télétravail, outils, formation… pour comprendre les difficultés puis identifier des bonnes pratiques mises en place dans d’autres organisations ou dans certaines directions afin de pousser leur généralisation.  
  2. La définition et la mise en action de votre Raison d’être, ou pour réfléchir à l’impact de vos activités, à votre “rôle citoyen” de l’entreprise. Cette convention peut réfléchir aux actions prioritaires à mettre en place pour activer, déployer vos axes d’engagement ou de RSE.  
  3. La construction d’un plan stratégique ou d’un plan de transformation : la Convention des salariés peut travailler en parallèle de votre Conseil d’administration afin d’enrichir vos travaux et d’apporter un regard neuf sur les pistes envisagées.  
  4. L’impact de l’IA ou du dérèglement climatique sur vos activités : en quelques semaines, la Convention peut vous permettre de former des collaborateurs par des spécialistes et experts, sur ces enjeux. Puis, l’objectif peut être de faire réfléchir un groupe de collaborateurs sur l’impact spécifique de ces évolutions sur vos activités, et sur les compétences à développer, à travers par exemple la formalisation d’une liste de préconisations. 

 

Prenant appui sur les enseignements des conventions citoyennes, des temps de partage et de croisement avec la direction (comex, conseil d’administration…) sont prévus lors du dispositif, afin d’aboutir à la formalisation d’un détail utile, précis et détaillé. 

Chez bluenove, nous faisons la promotion du débat, de la nuance et de la conversation face aux enjeux complexes du monde. Comme l’a révélée notre raison d’être, nous travaillons en faveur d’une gouvernance plus ouverte et partagée pour améliorer le fonctionnement quotidien et l’impact des organisations.

Si ce dispositif vous intéresse, parlez-en avec Mathilde !