Chaque entreprise se confronte à de multiples enjeux tout au long de ses activités. On trouve parmi celles-ci des problématiques d’ordre environnemental, social et sociétal. Ces problématiques prennent de plus en plus d’importance. Aussi, nombreuses sont les entreprises qui décident d’intégrer la RSE à leur management au quotidien. Mais que désigne RSE, au juste ? S’agit-il d’une obligation pour les entreprises ? Comment organiser conjointement RSE et management ?
RSE et management : définition
Qu’est-ce que la RSE ?
RSE est en réalisé un acronyme désignant la « Responsabilité sociétale des entreprises ». Elle se retrouve concrètement dans le fait qu’une entreprise intègre à ses activités des problématiques environnementales, sociales et sociétales. Ces problématiques doivent être directement liées aux conséquences de ses activités commerciales. Par ailleurs, la démarche RSE (en management notamment) doit veiller à garantir la viabilité économique de l’entreprise. Le but de la RSE n’est pas de faire de l’entreprise une ONG mais de la responsabiliser et l’inviter à prendre les mesures nécessaires pour contribuer au bien-être commun.
La RSE s’articule ainsi autour de trois grands piliers que sont le pilier environnemental, le pilier social et le pilier économique. On la retrouve dans des actions concrètes comme la diminution de la consommation énergétique, la valorisation de l’égalité des chances ou encore le soutien de l’économie circulaire.
Est-ce obligatoire ?
La responsabilité sociétale des entreprises est davantage encadrée depuis la loi PACTE de 2019. En effet, elle est venue modifier l’article 1833 du Code Civil. Elle dispose ainsi que chaque entreprise doit prendre en considération les enjeux sociétaux et environnementaux de son activité. Ainsi, que l’on soit une TPE de 10 salariés ou une multinationale, on est concerné par cette responsabilité !
Certaines entreprises doivent annuellement communiquer ce que l’on appelle les indicateurs RSE. Elles sont concernées par cette obligation si elles sont par exemple cotées en Bourse ou comptent plus de 500 salariés. Ces indicateurs feront partie d’un reporting indiquant par exemple leurs émissions de CO2 par rapport à l’an passé ou le nombre d’embauches et de licenciements sur la même période.
Enfin, cette loi PACTE a par ailleurs apporté la possibilité de devenir entreprise à mission en se dotant d’une raison d’être officiellement indiquée dans les statuts de l’entreprise. Étroitement corrélée à la RSE, cette raison d’être impose à l’entreprise de s’engager à l’honorer et obtenir des résultats concrets.
Le management à l’image de la RSE
Les valeurs que prône l’entreprise, et sa prise en compte des problématiques liées à son activité se retrouvent naturellement dans son management au quotidien. Le cas inverse traduirait un phénomène de greenwashing.
RSE et management sont étroitement corrélés car cette responsabilité sociétale touche directement l’Humain de manière globale. La RSE va se matérialiser via un management social respectueux des enjeux et valeurs définis par l’entreprise (ex : mixité, diversité, égalité).
Cela va par exemple passer par des actions en faveur de la mobilité et de l’accès à la formation dans l’entreprise. Pour ce faire, le manager va chercher à faciliter la formation aux collaborateurs n’ayant pas de diplômes ou moins que leurs collègues. Cette formation contribuera à rendre le salarié plus performant, et lui ouvrira également des portes pour son parcours professionnel.
Autre exemple d’une stratégie RSE dans le management : le fait de lutter contre les discriminations lors du recrutement. L’ensemble des décisions liées à l’embauche doit être fonction des aptitudes et capacités professionnelles du candidat. S’il s’agit bien sûr d’une obligation légale, force est de constater que ces discriminations persistent. Un responsable prendra alors toutes les mesures qu’il faut pour éviter toute forme de discrimination que cela soit à l’embauche ou pour l’octroi d’une prime par exemple.
L’influence de la RSE sur le management
La notion de RSE renforcée par la loi PACTE va donc exercer une nette influence sur la manière de manager. Le type de management va en effet refléter l’implication de l’entreprise en matière de RSE.
Un management participatif va inviter les salariés à participer au processus de décision. Il se veut très ouvert et très humain.
Un autre type de management, le délégatif, permet de donner davantage de responsabilités aux collaborateurs qui seront alors consultés pour les prises de décisions. Le manager n’hésitera alors pas à déléguer si nécessaire, d’où l’appellation de ce type de management.
Certaines entreprises vont même plus loin avec un effacement quasi-total de la hiérarchie. Ce système dit d’« entreprise libérée » mise sur l’auto-gestion des salariés. Chaque collaborateur décide de ses horaires de travail, de son rythme… La rémunération est, elle aussi, décidée par les salariés eux-mêmes.
RSE et management : 4 conseils pour vous aider
Vous souhaitez repenser votre management pour mieux y intégrer votre RSE ? Voici quelques astuces en la matière.
Sensibiliser les managers
Les problématiques RSE ne cessent d’évoluer au jour le jour. Aussi, la RSE demeure un sujet complexe, en particulier dans certains secteurs d’activité que l’on pense difficilement conciliables avec des enjeux environnementaux ou sociétaux. La plupart des managers n’ayant pas reçu de formation initiale sur le sujet de la RSE, ils peuvent donc rencontrer des difficultés pour savoir comment tenir compte de la RSE dans leur management.
L’entreprise peut alors mettre en place des opérations de sensibilisation et prévoir un module de RSE dans les cursus d’intégration des futurs managers. Une formation qui passerait par exemple par un socle de connaissances minimum (terminologie commune) puis par l’apprentissage de compétences spécifiques à chaque métier. La DRH peut aussi s’appuyer sur des supports de communication interne pour sensibiliser à la RSE et ses enjeux de manière efficace et pérenne. Le but est à la fois de sensibiliser le management à cette RSE mais aussi de l’intégrer à la culture d’entreprise au quotidien.
Démontrer le lien entre la RSE et le business
Longtemps perçue comme une contrainte, une manière de gérer les risques ou de réparer certains problèmes, la RSE tient maintenant compte des enjeux économiques de l’entreprise. Elle n’est donc plus à opposer à la production de biens ou de services, mais à intégrer aux activités de l’entreprise. En effet, la RSE représente un levier de croissance considérable si sa stratégie et ses objectifs sont bien définis en amont.
Tenir compte des problématiques soulignées par la RSE, c’est trouver autant d’opportunités pour répondre aux attentes croissantes des parties prenantes de l’entreprise. Il peut aussi bien s’agir des clients finaux que des fournisseurs ou prestataires.
Par ailleurs, la responsabilité sociétale des entreprises stimule l’innovation en incitant l’entreprise à faire face à ses différents enjeux. De quoi se démarquer de la concurrence, trouver de nouvelles méthodes de travail… en bref, accélérer le changement.
Intégrer la RSE dans les projets entreprise
Considérer la RSE comme un sujet « à part » est le meilleur moyen d’en faire une contrainte, et non une opportunité. Aussi, pourquoi ne pas l’intégrer en amont dès la conception des projets ? Si l’entreprise a par exemple pour projet de changer de locaux, cela peut être l’occasion parfaite d’aborder certaines problématiques. Les gestionnaires de projet tiendront compte des normes environnementales des nouveaux locaux, mais aussi de la conception de postes ergonomiques pour tous. Tenir compte de la RSE permettra aussi de prévoir un plan de déplacement pour faciliter la circulation dans les espaces de travail.
Autant de problématiques à prendre en compte et qui justifient l’intérêt de solliciter l’intelligence collective pour faire émerger de nouvelles idées.
Placer la RSE comme le pilier du projet d’équipe
Enfin, le rôle du manager est d’animer le projet. C’est donc à lui de faire vivre la RSE comme partie intégrante de celui-ci. Il peut pour cela s’appuyer sur des objectifs chiffrés concernant la diversité pour adapter son approche du recrutement. De même, la responsabilité de l’entreprise en termes d’employabilité peut venir alimenter son approche du plan de formation.
De manière globale, les objectifs et problématiques impliqués par la RSE peuvent représenter un socle autour duquel articuler ses actions actuelles et futures.
Il est également possible de solliciter un intervenant externe pour engager le dialogue avec les parties prenantes impliquées dans le projet, et concernées par la RSE.