Difficile pour la 3ème Convention Citoyenne d’imprimer dans le débat public par les temps qui courent, où la courte vue politique s’impose à nous et nous oblige à scruter… un bitume fuyant sous les roues.

Pourtant depuis juin dernier, en dépit des incertitudes politiques et avec force persévérance, 130 citoyennes et citoyens se réunissent toutes les 3 semaines au Conseil Économique, Social et Environnemental, afin de co-construire un nouveau modèle d’organisation des temps de l’enfant.

Le sujet ? « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? ».

Le mot d’ordre ? Se mettre au service du bien-être de l’enfant.

D’ores et déjà se dessine une vision du monde dans laquelle le ralentissement est à l’œuvre, afin de respecter les principes de la chronobiologie des enfants.

La démarche a débuté par une phase d’appropriation, centrée à la fois sur la délimitation du sujet (quel périmètre ?) et sur l’acquisition des connaissances requises par les citoyens pour l’adresser. Cette phase a notamment permis de faire s’exprimer les 130 conventionnels sur leur « vécu » (principe de démocratie narrative) et leurs « préoccupations » (5 thématiques clés et 4 enjeux transverses).

A l’issue de cette phase 1 de « définition du problème », la Convention a évolué vers une phase 2 de délibération collective (en cours, alors qu’une étape 3 de co-décision clôturera la démarche). Celle-ci a démarré par une technique de « design fiction » consistant à imaginer un monde idéal à horizon 2035, permettant de fixer les « évolutions souhaitables ». C’est en prenant appui sur ces lignes directrices que les citoyens ont co-construit des « propositions concrètes », lesquelles tissent 4 à 5 fils rouges permettant de parler d’une vision citoyenne « cohérente ».

La complexité du sujet – à la fois technique, social et sociétal – rend l’exercice passionnant. Contrairement à la Convention Citoyenne sur la Fin de Vie, le point de sortie n’est pas un pour ou contre. Il nous invite à réfléchir différemment au bien-être des enfants, aux rythmes entrecroisés d’apprentissage, à l’ouverture de l’école au monde extérieur, aux espaces bâtimentaires et à leur modularité, au rapport que nous entretenons au temps libre et aux écrans, à la place du handicap, à l’inclusion des atypismes, à la parentalité, et à tant d’autres dimensions systémiques. Le tout dans un univers contraint par des restrictions budgétaires et par la prise en compte légitime des multiples parties prenantes gravitant autour de l’enfant : enseignants, parents, associations sportives et culturelles, collectivités et acteurs économiques.

Souhaitons à cette 3ème Convention Citoyenne de donner vie à des points de bascule de notre modèle d’organisation des temps de l’enfant. bluenove, Missions Publiques et Planète citoyenne travaillent étroitement avec la Direction de la participation du CESE afin d’accompagner l’ensemble du dispositif.

Rdv sur le site du CESE pour en savoir plus : https://www.lecese.fr/convention-citoyenne-temps-enfant

Frank Escoubès